Pourquoi à 40 ans passée, 4 enfants, un chat, un chien et donc une vie déjà bien remplie, je me suis embarquée dans une reconversion professionnelle vers un nouveau métier qui plus est ? !! Enfin …. Nouveau métier, disons le vite … pas si nouveau que ça si on se donne la peine de s’y pencher … je dirai plutôt métier/accompagnement oublié dans certaines de nos sociétés …
Parce qu’en fait une Doula c’est quoi ?
Étymologiquement, une Doula signifie « une femme au service d’une autre femme ». Son rôle consiste ainsi à accompagner émotionnellement les femmes, et les futurs parents, dans la grossesse, de la préconception au retour à la maison. Le côté médical étant assuré par les gynécologues et les sages-femmes, la Doula va porter son attention sur les sentiments positifs et négatifs, les projets, les appréhensions/craintes/peurs que peuvent procurer l’attente d’un enfant. Elle apportera aux futurs parents un soutien bienveillant, une bulle où toute émotion, tout sentiment pourra être librement exprimé sans peur du jugement. Enfin la Doula offrira des informations fiables et rassurantes sur la grossesse, l’accouchement et le retour à la maison. Bref, elle va permettre à la future maman, au couple, d’avoir confiance en eux, de prendre leur propre décision et d’être acteur de la naissance de leur bébé. Quoi de plus beau ?
Et moi dans tout ça, quoi alors ? Et bien moi, je ne pouvais que me retrouver dans ce métier … Tout ce que je suis, ce que j’ai vécu ne pouvaient m’amener qu’à devenir Doula.
J’ai été élevée en France, avec des coutumes et des pensées occidentales mais je suis issue d’une culture mixte, deux façons de voir le monde, deux façons d’éduquer, deux façons de communiquer, deux façons de vivre et de croire …. J’ai aussi eu la chance de voyager et de vivre à l’étranger, de continuer cet apprentissage des différences de cultures, de croyances avec l’envie d’intégrer le meilleur de chacune d’entre elles comme une sorte de patchwork personnalisé.
Ajoutez à cela l’envie depuis toute petite d’aider, de procurer du bien être ou a minima du mieux-être aux gens, être cette petite oreille à qui l’on peut simplement se confier ….
Et puis parsemez le tout des premières grossesses avec son lot de peurs, d’appréhensions, de solitude aussi. Heureuse d’attendre bébé 1 et bébé 2 mais envahie à chaque fois de « bons conseils à faire ou ne pas faire », de récits d’accouchement horribles, de culpabilisation et d’infantilisation … bref, un manque de confiance en moi, en mes capacités de donner naissance voire d’être mère, surlignée par les jugements et les « il faut que … ne sois pas … ne fais pas … » des uns et des autres sur tout et rien. Vous le sentez un peu l’agacement ?
Enceinte de mon tout dernier, l’âge et l’expérience certainement m’ont fait toucher du doigt que je ne souhaitais plus subir ces ressentis : c’était MA grossesse, MON corps, MA vie, MES choix… Je devenais actrice de ma vie de maman. Et je me rendais compte que notre société (contrairement à d’autres cultures) laissait peu ou pas de place au temps de la grossesse et du début de vie de jeune parent, ce temps pourtant si nécessaire et précieux.
C’est aussi à ce moment là que j’ai été convaincue qu’il fallait non seulement casser tous ces discours autour de la grossesse et de l’accouchement, mais aussi entourer de bienveillance les futures mamans … Et c’est ce que j’ai fait à chaque fois qu’une copine ou une collègue attendait un bébé …. C’était comme une sorte de mission que je me fixais … sans savoir à l’époque que cette même mission portait un nom : Doula …
Et me voilà ainsi dans ma mission de vie … A ma place … en combinant mes apprentissages, mes savoirs à mes expériences de vie…. Je suis Accompagnante à la naissance ou ce qu’on appelle une Doula.
Je terminerai par cet extrait tiré du « Mois d’or » : « Au-delà de différences générationnelles ou éducatives, ces pratiques divergent aussi en fonction des cultures. Ce qui sonne chez nous comme une certitude est perçue autrement dans d’autres pays. De part et d’autre du globe, les bébés sont-ils si différents ? L’existence de manières de faire aussi diverses devrait nous encourager à trouver ce qui convient à notre bébé »
Vanessa Stival, doula dans les Pyrénées Orientales
Pour aller plus loin, je vous invite à ces quelques lectures « Cœur de Doula » de Sandrine Lebrun, « Le mois d’Or » de Céline Chadelat et Marie Mahé-Poulin.
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